Portrait du réseau #34 – Camille Guyon
« SPAF concrétise d’une certaine manière mon engagement féministe. Je suis heureuse de participer à cet espace de sororité. »
Camille Guyon est diplômée de Sciences Po Lille en 2012. Elle travaille dans la communication, et a eu des expériences dans plusieurs secteurs : la culture, l’environnement et aujourd’hui, l’enseignement supérieur. Elle est responsable de la communication à la Fabrique de l’Innovation, un dispositif de l’Université de Lyon qui travaille avec les étudiants et les entreprises. Attachée à l’associatif, elle est aussi investie au pôle local de Lyon.
Etais-tu déjà sensibilisée au féminisme à l’école ?
Non, pas vraiment. A l’époque, on n’avait pas à l’IEP d’ateliers de prévention des violences sexistes et sexuelles, pas de référente égalité etc. J’ai commencé à m’y intéresser à ma sortie d’école, en rejoignant l’association WoMen’Up. J’arrivais en stage à Paris, et cette expérience m’a été très bénéfique pour la suite de mon parcours professionnel. Nous travaillions sur les problématiques de la génération Y à travers le prisme de l’égalité femmes-hommes. On se posait aussi les questions du sens qu’on donnait au travail, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ça m’a permis d’avoir en tête que le travail ce n’est pas la vie et d’avoir rapidement des warnings qui s’activent en entreprise.
Parlons de ton parcours professionnel justement, tu as travaillé dans plusieurs secteurs, faut-il être forcément spécialiste du domaine sur lequel on communique ?
Pas du tout. La communication est mon expertise métier, je l’applique ensuite au domaine dans lequel je travaille. J’ai commencé dans la culture en stage au musée du quai Branly puis dans l’environnement pour le Réseau des Grands Sites de France. J’accompagnais des sites emblématiques dans leur politique de développement et de tourisme durable, je faisais le lien entre les collectivités locales et le ministère de l’environnement, pour faire émerger les bonnes pratiques. Aujourd’hui, je travaille pour la Fabrique de l’Innovation, un dispositif de l’Université de Lyon qui regroupe une trentaine d’établissements. Nous montons des projets avec des entreprises du territoire. Elles amènent des thématiques sur lesquelles les étudiants vont travailler. Nous leur proposons aussi des ateliers pour accélérer leur processus d’innovation.
Quelle place a le féminisme dans la pratique de ton métier ?
J’essaye à travers mon métier de communicante d’être de plus en plus vigilante à la représentation des femmes et à ne pas véhiculer de messages stéréotypés. Cela passe par exemple par le choix des photos pour illustrer une communication : quel rôle tient la femme dans cette photo ? est-elle passive ? dans un rôle stéréotypé ? Je suis aussi attentive à avoir autant d’hommes et que de femmes expert.e.s lors d’une table ronde, je veille à mettre en avant des femmes là où on ne les attend pas forcément, dans un fablab ou dans une école d’ingénieur.e.s par exemple. J’avais été marquée par ce guide pratique du HCE (Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) qui est à mettre entre toutes les mains, et pas que pour celles et ceux travaillant dans le secteur public.
Tu n’as pas fait de master communication à Sciences Po, conseilles-tu aux étudiantes de se former après l’IEP si elles sont dans ce cas ?
J’ai tout appris grâce à mes stages et mes expériences professionnelles. La communication c’est du bon sens, de la rigueur sur l’orthographe, de bonnes capacités rédactionnelles, c’est savoir s’adapter à son public, mettre en forme une information puis la transmettre. Il n’y a pas besoin d’être une spécialiste d’InDeisgn ou du montage vidéo, d’autant que ce sont des choses qui peuvent s’apprendre par la suite. C’est bien d’être curieuse d’apprendre, d’être ouverte à d’autres expériences.
Pourquoi souhaites-tu t’impliquer dans SPAF ?
J’ai proposé à Astrid, qui est étudiante à Sciences Po Lyon et responsable du pôle lyonnais de SPAF, de m’investir à ses côtés pour diversifier les profils dans le pôle et aller chercher des diplômées sur Lyon.
Quel est le programme des semaines à venir ?
On a organisé un shooting pour que les femmes aient des photos pour leur CV, une conférence avec Najat Vallaud-Belkacem (conseillère régionale et ancienne ministre) et Marion Houetz (maire en Ardèche) pour parler des femmes en politique. En décembre, nous avons un networking planifié. L’idée est de visiter une exposition ensemble, « En corps elles » sur le corps des femmes dans la société, puis d’échanger autour d’un café, sur cette expo, nos projets, nos envies, les métiers de la culture etc. Si des femmes veulent se joindre à nous, rendez-vous le 11 décembre !