Portrait du réseau #33 – Anouk Merle

« SPAF concrétise d’une certaine manière mon engagement féministe. Je suis heureuse de participer à cet espace de sororité. »

Anouk Merle est diplômée de Sciences Po Lille en 2021 d’un master communication. Elle a fait son stage de fin d’études à l’agence de communication Havas Paris et a intégré l’entreprise au poste de « cheffe de projet éditorial ». Elle est par ailleurs chargée de la newsletter actualité de Sciences-Po au Féminin.

Savais-tu dès ton entrée à Sciences Po que tu voulais faire de la communication ?

Quand je suis entrée en deuxième année à Sciences Po Lille, après 2 ans de classe prépa B/L, je ne savais absolument pas quel métier je voulais faire. Pendant mes études, j’ai été beaucoup angoissée par mon projet professionnel. Mais en y allant étape par étape, je pense que j’ai trouvé mon terrain de jeu professionnel. Le secteur de la communication ne m’attirait pas vraiment quand je suis arrivée à Sciences Po Lille. Mais je me suis rendue compte qu’il correspondait à beaucoup de mes aspirations professionnelles comme la créativité, la production concrète et l’impact fort qu’il peut avoir sur la société et les représentations. Au service d’une cause pour laquelle je souhaite agir, j’y trouve du sens et du plaisir. J’aime aussi la diversité de ce secteur, entre la réinvention permanente des contenus et toutes les missions possibles pour faire de la communication, je ne m’ennuie pas. 

Tu as plusieurs expériences en lien avec la rédaction et l’éditorial, peux-tu m’en dire plus ?

J’ai questionné mon envie d’être journaliste durant mon parcours académique. C’est un métier très différent de celui de la communication, qui n’est pas au service de la même chose. Mais dans les missions réalisées, il y a quand même quelques similitudes. Durant deux de mes stages, la frontière était d’ailleurs un peu floue. Par exemple, j’ai fait un stage de journaliste au sein du service communication de la Région Hauts-de-France, là on voit déjà dans le poste que les deux enjeux étaient liés. Mais je ne suis pas férue d’actualité comme il faut l’être pour être journaliste, je me rappelle que c’est Léa Salamé qui avait donné ce conseil aux aspirants journalistes lors d’une conférence à Sciences Po : « ce qu’il faut pour ce métier, c’est être fou d’actualité ». Je ne me suis pas reconnue.

Tu travailles actuellement chez Havas Paris, en quoi consiste ton poste ?

L’intitulé exact de mon poste est « cheffe de projet éditorial ». Je travaille en équipe pour conseiller et déployer la communication de clients, qui sont souvent des grandes entreprises. J’ai d’une part des missions très opérationnelles de suivi de projet éditorial (pour donner vie à des contenus comme des vidéos, des podcasts, des magazines…), et d’autre part des missions de recherche, plus académiques. J’aime beaucoup jongler entre les deux.

Que dirais-tu à des étudiantes qui veulent maximiser leurs chances d’être embauchée après un stage ?

Mon conseil serait d’exprimer son envie de continuer, ne pas avoir peur de le faire savoir à ceux avec qui vous travaillez. C’est difficile parfois de ne pas être timide dans le milieu professionnel, surtout en tant que femme et dans les débuts, moi en tout cas j’ai eu un peu de mal à faire entendre ma voix. Mais c’est en parlant de mes envies avec des collègues que j’ai connu le pôle dans lequel je travaille aujourd’hui. J’ai passé un entretien d’embauche et suivi la procédure classique. Il est certain qu’être déjà familière de la boîte était un atout.

As-tu été confrontée à du sexisme dans le monde professionnel ? Est-ce que Sciences Po donne des clés pour les gérer ?

C’est arrivé. Il y a un exemple qui m’a frappée, lors d’un entretien d’embauche après mon stage. L’homme qui le menait m’a dit « ce que je vois c’est que tu as un joli sourire, et ça j’aime bien, ça plait au client ». Je n’ai pas répondu… Je suis juste partie. Le milieu professionnel est peu propice à la réaction car on est souvent en situation de hiérarchie et c’est plus dur d’agir dans ce contexte. Sciences Po ne m’a pas vraiment donné de pistes pour gérer ces situations, mais j’ai quand même appris lors de mes années à l’IEP l’importance d’en parler à d’autres, de ne pas rester seule face à ce genre de comportement, de prévenir des personnes spécifiques de l’école. Le souci c’est que quand on n’est plus étudiante, ce soutien n’est plus possible.

Comment as-tu connu SPAF ?

Via Facebook, lors du premier confinement. J’ai été très étonnée de ne pas connaître, et ça m’a semblé évident d’y adhérer. La période de confinement était assez propice pour m’engager car j’avais la disponibilité pour me lancer et que je n’allais bientôt plus être à Sciences Po où j’étais déjà engagée dans une association. SPAF concrétise d’une certaine manière mon engagement féministe. Je suis heureuse de participer à cet espace de sororité. Le week-end stratégique que nous avons fait début octobre m’a d’autant plus motivée à faire vivre ce réseau !