Portrait du réseau #49 : Mathilde Piriou

Pour entretenir mon réseau, j’ai un mantra : Pass it forwards, c’est-à-dire donne autant que tu reçois.
Mathilde Piriou

Diplômée de Sciences Po Bordeaux en 2018, Mathilde Piriou a fait du réseau l’une de ses forces. Après des expériences professionnelles variées, elle constate aujourd’hui que son riche parcours fut constamment tissé de réseaux qui ont contribué à accélérer sa carrière, lui faisant gagner du temps et de l’information. Elle est aujourd’hui consultante LinkedIn et aide donc concrètement particuliers et professionnels à créer et entretenir ce fameux réseau dont elle est convaincue des bénéfices !

COMMENT LE RESEAU S’EST-IL ARTICULE AVEC TON PARCOURS PROFESSIONNEL ?

Mon parcours est tissé de plein de réseaux, ça a été un mot clé de mon parcours et je m’en suis rendu compte un peu a posteriori. Mon premier boulot, c’était dans un think tank, l’Institut Choiseul et l’objectif était de créer des classements type les classements Forbes, mais dans des thématiques spécifiques, soit des thématiques géographiques, enfin, soit des zones géographiques, soit des thématiques comme le sport, et cetera. Et le but, c’était de créer des réseaux d’influence forts. Mes missions étaient d’organiser des dîners, organiser des événements, faire en sorte que ces gens se rencontrent et en fait, j’ai vraiment vu la vertu de ce que ça pouvait être de travailler en réseau parce qu’après, ils montaient des business ensemble, se cooptaient. C’était en 2018, au moment où je suis entrée à SPAF, et où j’ai pu parler à des femmes qui étaient plus expérimentées. Ensuite j’étais dans d’autres boulots où le réseau était aussi très important. Ça m’a permis d’apprendre des choses sur le monde du travail, par exemple comment on négocie son salaire. Ça te donne accès à de l’information, c’est ça qui est très important. Et l’information, c’est un pouvoir énorme en entreprise, donc ça m’a beaucoup aidée, pas forcément directement à trouver du boulot, plus des opportunités d’emploi, des opportunités d’intervention, et cetera. Par contre, ça m’a aussi aidée à pourvoir des postes. Un autre moment où je me suis rendu compte de l’intérêt du réseau, c’est quand je me suis lancée en indépendante parce que c’est à ce moment que je me suis rendu compte du pouvoir de la recommandation. Les gens viennent vers toi parce qu’ils ont entendu parler de toi par un tel et c’est fou comment on peut l’utiliser.

CONCRÈTEMENT, COMMENT CRÉER SON RÉSEAU ?

Il y a deux volets : élargir et nourrir/entretenir son réseau. Tout d’abord, pour élargir, essayer de rejoindre des réseaux qui résonnent avec ses valeurs. Je conseille de bien se renseigner sur les réseaux en amont, quelles sont les valeurs ? est-ce que ce sont des réseaux géographiques ? des réseaux thématiques ? Enfin par exemple, moi j’ai aucun intérêt à rejoindre un réseau de femmes du bâtiment parce que c’est pas mon truc mais quand je me suis lancée en indépendante, j’ai rejoint des Slack de freelance. 

Pour récapituler, ton réseau tu le choisis en fonction des valeurs, de la géographie, du secteur ou des problématiques abordées. Et du coup, moi je recommande évidemment d’utiliser LinkedIn parce que ça m’a beaucoup servi en fin d’études et en début de carrière. J’allais chercher des gens qui avaient le poste qui m’intéressait, je les faisais rentrer dans mon réseau  et lorsque ces gens-là partaient, je voyais leur poste ou alors, simplement pour interagir avec leurs publications pour qu’ils voient que j’existe et un jour lancer la conversation, donc vraiment utiliser LinkedIn pour élargir ton réseau. Il y a aussi d’autres choses, comme aller à des événements, même si c’est moins à la mode et plus contraignant en termes de distance, ça dépend aussi de la personnalité de chacun. Autre chose, s’investir en asso pour rencontrer du monde.

Ensuite, il faut l’entretenir ce réseau et pour l’entretenir, j’ai un mantra : Pass it forwards, c’est-à-dire donne autant que tu reçois. Moi j’ai reçu tellement de choses par des femmes plus âgées que j’essaie aujourd’hui de donner à des femmes plus jeunes. Je trouve qu’on a un intérêt à partager de l’information. Par exemple, si tu vois une offre d’emploi qui pourrait plaire à une personne qui t’avait dit qu’elle cherchait un job, tu lui envoies et même si ce n’est pas exactement ce qu’elle cherchait, l’intention est énorme. C’est forcément un peu par intérêt mais essayer aussi de le faire dans l’intérêt de l’autre, parce que les gens ensuite te renvoient l’ascenseur beaucoup plus facilement.

LE MOT D’ORDRE, OSER ?

Oui complètement, il faut se dire que la pire chose qui pourrait arriver lorsqu’on envoie un message à une personne qu’on admire, qu’on demande une mise en relation, etc., c’est rien. Les risques qu’il se passe quelque chose de négatif sont infimes, à part si tu écris une énorme dinguerie dans ton message, alors que l’effet positif peut être énorme. Au pire tu n’as pas de réponse et c’est pas grave. Surtout quand on est jeune, on n’ose pas forcément aller vers les gens mais ne vraiment pas hésiter, et peut-être commencer par son cercle proche, si tu as une copine qui bosse chez Chanel et que toi t’aimerais bosser dans ce milieu-là, lui dire « bah écoute tiens-moi au courant si tu as des opportunités de poste » et c’est valorisant pour la personne aussi qui aide. Il y a quand même globalement une appétence à aider. 

EN RÉSUMÉ, LES CONSEILS DE MATHILDE POUR NOURRIR SON RÉSEAU

Les conseils généraux :

  1. Oser
  2. Donner avant de recevoir

Des conseils plus pragmatiques :

  1. Lorsque tu contactes quelqu’un, sur LinkedIn par exemple, moi je faisais aussi cette erreur qui était d’envoyer un message sans question, genre « votre profil est hyper inspirant machin » et il y a peu de chance que la personne réponde. Je conseille de demander moins ou de demander précis, c’est-à-dire « j’ai quelques questions sur votre milieu, ou sur votre poste », par exemple « est-ce que vous pensez que c’est intéressant de faire un CV décalé dans votre milieu ? ». Un truc un peu précis où la personne peut répondre et ça ne lui prendra pas plus de 2/3 minutes. C’est moins engageant pour elle donc elle répond davantage.
  2. Aussi ne pas hésiter à recaler du contexte. Quand tu contactes une personne que tu as déjà rencontrée et que tu veux nourrir la relation, ou alors expliquer comment tu as découvert la personne, « je vous ai repéré(e) lors de tel événement », « vous aviez donné une conférence sur tel sujet », « j’ai été intéressée par votre post sur LinkedIn », etc. Ca la valorise et permet aussi de renforcer la relation.
  3. Ne rien présumer, il y a beaucoup de gens qui sont plus abordables qu’on le croit et inversement. Donc ne pas s’autocensurer et contacter les personnes qui nous intéressent peu importe ce qu’on imagine de leur propension à répondre.
  4. Tenir les gens informés de ce que tu fais, que ça soit en direct au cours de conversations ou en indirect, par exemple en faisant un post LinkedIn, « j’ai rejoint telle boite » ou alors « je bosse sur tel projet », histoire que l’information passe au moins une fois et que lorsque les gens entendent parler de quelque chose en rapport avec toi, ils fassent la connexion et t’en parlent.

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