Portrait du réseau #1 – Nathalie Pilhes

Nathalie PILHES est déléguée à la coopération sur la radicalisation (Comité interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation – Ministère de l’intérieur). Diplômée de Paris 1986 – Section service public.
Elle préside également Administration Moderne, l’association interministérielle des femmes hautes fonctionnaires.

DÉCRIVEZ VOTRE PROJET/INITIATIVE EN QUELQUES MOTS

Mon objectif, très jeune, était de travailler pour le bien commun, le vivre ensemble et participer à la construction d’un avenir meilleur pour tous, en pensant avant tout aux plus défavorisés.
Je garde en tête ce souvenir de petite fille, sortant vers 7 ou 8 ans de mon école publique de banlieue, qui donnait sur la place de la mairie, au parterre fleuri, grouillant de monde revenant du marché, par un jour ensoleillé. Je me suis dit : plus tard, je ferai le maximum pour que tout le monde puisse vivre dans un bel endroit, dans de bonnes conditions.

POURQUOI AVOIR CHOISI D’EXERCER CE MÉTIER ?

Le métier de haut fonctionnaire conjugue le travail pour l’intérêt public et la possibilité concrète de peser sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.

VOTRE EXPÉRIENCE DE FEMME DANS LE MONDE PROFESSIONNEL

En tant que femme, j’ai observé 3 phénomènes récurrents :

  • le sexisme ordinaire dans les propos et les comportements, qu’il s’agisse de collègues, de collaborateurs ou de la hiérarchie ;
  • la très grande difficulté de concilier la vie professionnelle et la vie personnelle, notamment la culpabilisation insidieuse à chaque annonce de grossesse ;
  • les mécanismes de l’entre-soi masculin et leur impact sur la carrière.
QUE VOUS ONT APPORTÉ LES RÉSEAUX DE FEMMES ?

Les réseaux de femmes m’ont apporté plusieurs choses : tout d’abord une réassurance (ce que je vivais était systémique et non pas lié à ma personne), ensuite une façon de « résister » à la puissance des réseaux masculins, une capacité à agir collectivement, un lieu d’échanges et de partage. Ces réseaux sont professionnels et sont les seuls lieux où les femmes peuvent échanger entre elles sur le sexisme ordinaire et les mécanismes d’éviction structurels qu’elles subissent. Ce sont des lieux de propositions constructives, qui ont fait preuve de leur efficacité. C’est pourquoi je m’y suis engagée, notamment au sein d’Administration moderne.

ENFIN, QUEL CONSEIL DE GIRLBOSS DONNERIEZ-VOUS À TOUTES LES FEMMES QUI ASPIRENT À EXERCER DANS LE MÊME DOMAINE QUE VOUS ?

Les femmes doivent investir la gouvernance publique. C’est ainsi que l’on améliorera la qualité de la décision publique. La tâche est immense mais exaltante.
Il faut ne rien s’interdire. Ne jamais renoncer. Tout est possible.