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Portrait du réseau #39 – Margaux Roux

« Le personal branding est toujours en évolution car est partie prenante de soi-même. Il ne faut pas chercher à faire ce qui marche mais faire ce qui nous ressemble. En étant vraies, cela permet à des gens de se reconnaitre en nous et d’attirer les bonnes personnes. »

Diplômée de Sciences Po Lyon en communication institutionnelle en 2011, Margaux Roux a décidé de tout plaquer pour mener la vie qui lui ressemble. Elle se définit aujourd’hui comme digital nomade, entrepreneur à impact, expérimentant un mode de vie hybride entre le travail et la nature qu’elle partage autour d’elle.

PEUX-TU NOUS PARLER DE TON PARCOURS ?


J’ai d’abord eu le parcours classique de la très bonne élève. J’ai enchaîné un bac littéraire, une prépa littéraire puis Sciences Po Lyon. Pendant et après mon diplôme en communication institutionnelle, j’ai enchaîné les stages et les alternances dans des grandes agences de communication parisienne, jusqu’à obtenir un CDI dans une PME technologique. Au bout d’un an là-bas, je signais une rupture conventionnelle et partais faire un tour du monde de huit mois. En rentrant de mon voyage, j’ai signé un nouveau CDI puis une nouvelle rupture conventionnelle pour les mêmes raisons que la première fois. J’ai cette fois-ci pris un aller-simple pour Bali et me suis lancée en freelance, d’abord en communication B2C puis aujourd’hui en B2B dans la RSE et la communication à impact. L’un de mes clients principaux était une boîte de café que je codirige maintenant. J’ai également créé un collectif de freelances lorsque j’étais à Bali. Au moment du Covid, j’ai dû rentrer à Paris, ce qui m’a permis de prendre un peu de recul par rapport au digital nomadisme, à son expansion à Bali et ses conséquences sur le climat notamment. Cela m’a donné envie de me rapprocher encore plus de la nature donc j’ai déménagé il y a quelques mois aux Antilles, où je continue de travailler avec mes clients parisiens, tout en analysant l’immense potentiel entrepreneurial des Antilles pour y développer mon business.


QU’EST-CE QUI T’A POUSSEE A QUITTER PARIS ET A CHANGER RADICALEMENT DE MODE DE VIE ?


Tout simplement la prison du CDI. La routine du salariat « métro, boulot, dodo » ne me correspondait plus, ou plutôt j’ai réalisé que cela ne m’avait jamais correspondu. J’étais en vraie quête de sens et c’était devenu presque vital pour moi de changer de mode de vie pour en adopter un qui me corresponde réellement, en attente avec mes besoins et mes valeurs. Lorsque je suis arrivée à Bali, je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire, à tel point que ma première activité entrepreneuriale était une marque de yoga. J’avais avant tout envie de m’exprimer, de valoriser mes compétences profondes, d’être dehors, de retrouver une vie ouverte sur le monde extérieur et sur la nature, de me rapprocher de mon corps et de mes sensations.

COMMENT PARTAGES-TU CE NOUVEAU MODE DE VIE ET COMMENT AS-TU COMMENCE A PROMOUVOIR TES VALEURS ET TES COMPETENCES ?


Je pense que cela a commencé dans ma vie personnelle et rencontré le professionnel ensuite. Pendant mon tour du monde, j’ai tenu un blog pour raconter mon voyage. Passionnée de sport, j’y faisais aussi l’interview de femmes sportives selon les différents sports que j’ai pu testés dans les différents pays que j’ai traversés. Petit à petit, j’ai partagé ma mouvance de remise en cause des schémas classiques de travail et c’est un message qui a touché les gens, à tel point que j’ai commencé à accompagner des personnes qui voulaient aussi prendre un virage à 180 degrés. Pendant deux à trois ans, j’ai coaché celles et ceux qui voulaient se lancer comme moi. C’était une activité périphérique mais cela montre comment on peut greffer son business à ses aspirations personnelles pour faire converger ses envies et son quotidien. Sur mes réseaux, je partage comment créer un projet professionnel qui permet de mener la vie qu’on a envie de vivre, c’est-à-dire dans mon cas nomade et éloignée des centres urbains. J’ai également partagé ma vision des choses en créant le collectif de freelances à Bali. C’est aujourd’hui une plutôt grosse communauté sur Linkedin et Instagram d’entrepreneurs, de personnes qui ont tout plaqué. Je partage donc sur les réseaux mes réflexions sur le « future of work », sur la durabilité et les modes de consommation dans le contexte généralisé de quête de sens que je perçois autour de moi.

QUELS CONSEILS DONNER POUR « PERSONAL BRANDER » ?


Le personal branding est toujours en évolution car est partie prenante de soi-même. Il ne faut pas chercher à faire ce qui marche mais faire ce qui nous ressemble. En étant vraies, cela permet à des gens de se reconnaitre en nous et d’attirer les bonnes personnes.
Beaucoup de personnes craignent de prendre la parole sur les réseaux sociaux ou calquent leur contenu sur ce qui est à la mode, mais il y aura toujours des gens en désaccord, qui ne vous aimeront pas donc autant être soi-même et faire les choses qui nous ressemblent. Il ne faut pas hésiter à montrer toutes ses facettes, par exemple pour ma part la slow life comme le travail avec des entreprises du CAC 40, car il est véritablement possible de se construire une vie à la carte avec toutes les facettes qui font de nous qui nous sommes.
Cela s’applique à son contenu comme à ses choix de vie. J’encourage à ne pas faire de compromis qui empiète sur sa qualité de vie et à écouter ses besoins profonds.