Développer sa maturité émotionnelle

Nous sommes socialisées pour être dans le soin… des autres. C’est comme cela, par exemple, que l’on crée les fameuses charges mentales et émotionnelles, à la maison ou au travail. Et nous, alors ? 

Avec toutes les bonnes intentions du monde, on entend et lit ainsi qu’il faut « prendre soin de soi ». Mais, comme toutes les phrases avec « il faut », il y a une injonction derrière : l’injonction au self care, à coup de positivité toxique (se répéter des mantras auxquels on ne croit pas, devant sa glace, en imaginant pouvoir ainsi convaincre notre cerveau que tout va bien). 

Même si vous ne ressentez pas de pression au self-care, il reste un problème : prendre des bains ne règle (malheureusement) pas tout. 

Alors, comment fait-on si l’on a envie de « prendre soin de soi » ? Si l’on veut devenir la personne la plus importante de sa vie ? Si l’on veut développer une maturité émotionnelle qui nous permet de satisfaire d’abord nos propres besoins (émotionnels) avant ceux des autres ? 

Priscillia Andrieu (Merci le coaching féministe !)

Nos émotions sont une boussole 

Nous sommes dans une saison d’introspection : décembre est l’occasion de faire le point sur l’année écoulée.

Avant que la perfectionniste en nous ne revienne à la charge avec des to-do à rallonge pour l’année prochaine (autrement appelées « les bonnes résolutions de début d’année »), profitons de cette belle saison (hello les chocolats et les cadeaux sous le sapin !) pour regarder vers l’intérieur et utiliser la boussole des émotions ?

Les émotions sont le meilleur indicateur de nos vrais sentiments et pensées et autour des fêtes, on peut en avoir gros sur la patate. 

Qui n’a pas éprouvé : 

  • La colère suite au repas de Noël nous dit que nous étions tellement focalisées sur le fait de satisfaire les envies et exigences de chacun.e que nous avons négligé nos propres envies… et que nous sommes véritablement en colère contre nous-même, d’avoir été davantage présente pour les autres que pour nous. 
  • La boule au ventre d’être assise à côté de l’oncle relou (et sexiste) le 25 à midi nous dit que nous ajoutons de l’anxiété à l’anxiété… et l’anxiété est le signe d’une peur (irrationnelle mais naturelle) d’être rejetée et de ne pas se sentir à sa place. 

Je prends des exemples d’émotions négatives parce qu’elles sont souvent celles que nous évitons, que nous essayons de ne pas voir. Nous n’avons pas de problème à accepter à bras ouverts la joie de l’ouverture des cadeaux ou le soulagement d’être en vacances. Quand il s’agit d’émotions négatives (peur, culpabilité, honte, colère, déception), c’est une autre histoire. 

Apprendre à lire notre boussole… et l’écouter

Pour décrypter votre boussole interne sans attendre d’imploser (ou d’exploser, c’est selon), voici ce que je vous conseille : 

  • Réservez-vous un temps pour vous dans la journée, pendant lequel vous ne serez pas dérangée : au réveil, au coucher, après le dîner, peu importe. Fermez les yeux, inspirez-expirez. 
  • Scannez votre corps : que ressentez-vous à ce moment-là ? 
  • Listez dans votre tête les sensations physiques et essayez de les accrocher à des émotions : mettez des mots sur vos sensations. 
  • Accueillez votre émotion sans jugement : quelle qu’elle soit, elle est là pour une raison. 
  • Demandez-vous ensuite : 
  • Pourquoi est-ce que je ressens cette émotion ? Essayez d’aller à la source de l’émotion : d’où vient-elle ? 
  • Qu’est-ce que cette émotion essaie de me dire ? 

(Pour reprendre l’exemple de la colère au repas de Noël : elle peut vous dire que vous êtes en colère contre vous-même de ne pas avoir pris soin de vous avant de vous occuper des autres). 

  • Comment je peux m’en servir pour avancer ? Autrement dit : et maintenant, que voulez-vous faire ? 

Vous pouvez alors prendre les décisions nécessaires pour sortir de cette émotion négative, en répondant vous-même et directement à ce que la colère essaie de vous dire (« prends soin de toi d’abord, priorise »). 

Et voilà la clé de la maturité émotionnelle : 

  • accueillir et identifier ses émotions ;
  • se demander ce qu’elles nous disent ; 
  • et ainsi répondre à ses propres besoins émotionnels. 

En ces fêtes de fin d’année, prendre soin de vous peut ainsi ressembler à écouter vos émotions et ce qu’elles vous disent et vous offrir le cadeau de répondre à vos propres besoins. 

Belles fêtes à toutes, 
Priscillia

Priscillia Andrieu

*Priscillia Andrieu 
Coache de carrière féministe certifiée : empouvoire les femmes à saisir les opportunités qu’elles méritent.
Fondatrice de Sciences-Po au Féminin.
À retrouver sur Instagram, LinkedIn, et dans ses Conseils & Outils hebdo